Eric Guillaume, Président de Virage Viager

A côté de la solidarité nationale et des contrats d’assurance autonomie, la solvabilisation des aînés par la monétisation de leur patrimoine immobilier nous est apparue essentielle. 

Le rapport Libault (2019), issu de la concertation nationale Grand âge et autonomie, évoque les solutions mutualisées de viager parmi les pistes de financement de la perte d’autonomie. Pouvez-vous nous préciser votre vision de ce mode de financement ?

Le viager traditionnel de gré à gré entre particuliers n’apporte pas de réponse satisfaisante aux besoins de solvabilisation des retraités. Les acheteurs individuels, inquiets de la sur-longévité des vendeurs, sont rares et les risques de défaut de rente ne sont pas maîtrisés. Ce vieux concept n’a pas à mon sens d’envergure économique ni sociétale.

A contrario, le Viager Mutualisé® Vitalimmo a radicalement modifié les anciennes règles du viager traditionnel avec deux composantes innovantes majeures :

  • Le remplacement des acheteurs individuels par des institutionnels de renom (caisses de retraite, mutuelles, institutions de prévoyance, compagnies d’assurances).
  • Le paiement au retraité de la totalité de la valeur occupée de son bien immobilier sous la forme d’un important capital payé immédiatement.

Ce capital unique sécurise le retraité et l’absence de pari sur la durée de paiement de rente enlève désormais toute morbidité au sujet.

La monétisation du patrimoine immobilier des seniors (72% d’entre eux sont propriétaires) est ainsi rendue possible par la cession de son bien tout en conservant un usage à vie.

Dans un contexte où les retraites stagnent et le coût de la vie s’accroît, il devenait urgent de trouver des solutions innovantes pour faciliter financièrement le maintien à domicile souhaité par beaucoup, dans des conditions juridiques encadrées par un acte notarié. Le Viager Mutualisé® répond à cette problématique.

Au-delà des aspects techniques et juridiques, la contribution des acteurs institutionnels vient donner une dimension nationale et sociétale et il est donc légitime que le rapport Libault s’en fasse l’écho.

Quel rôle le monde de l’assurance peut-il jouer dans les formules de mobilisation du patrimoine immobilier ?

Le monde de l’assurance peut jouer deux rôles :

  • Un rôle d’investisseur direct au titre de sa gestion d’actifs. L’acquisition d’un bien immobilier résidentiel en valeur décotée entre dans une stratégie d’investissement en capitalisation.

C’est un investissement résiliant et non volatil. La mutualisation permise par un grand nombre d’acquisitions permet de maîtriser les risques de sur-longévité et la décote constatée à l’acquisition sécurise les risques immobiliers éventuels ;

  • Un rôle en tant que distributeur d’une nouvelle proposition d’épargne à destination des détenteurs de contrats d’assurance-vie.

L’investissement dans une unité de compte totalement dédiée au financement du maintien à domicile des seniors au travers de l’acquisition de leur résidence rencontre l’enthousiasme des épargnants et concourt à la mise en place d’une épargne intergénérationnelle véritablement significative pour les particuliers.

A noter : la performance financière de ce support d’investissement, supérieure à 4%, offre de belles opportunités dans le contexte monétaire actuel.

Les investisseurs institutionnels partenaires du Viager Mutualisé® Vitalimmo envisageaient de doubler leurs investissements en 2020 et anticipent une collecte de plus de 300 millions d’€ en 2021 sur cette thématique du résidentiel diffus sur l’ensemble du territoire.

Dans la perspective de la future loi Grand Age et Autonomie, Brigitte Bourguignon, Ministre déléguée à l’autonomie et au handicap, souhaite un « virage domiciliaire » permettant aux Français de vieillir le plus longtemps possible chez eux. Qu’en pensez-vous ?

L’enjeu est de respecter la volonté des retraités : 94 % des seniors de plus de 70 ans ne veulent plus déménager. Ce en quoi Madame la Ministre reprend une position reconnue.

Il faut toutefois intégrer les conditions pour rester sereinement chez soi au-delà d’une volonté politique !

Il me semble important de déterminer les besoins tout au long du « parcours de vie », qui intègre des phases où la santé, les besoins d’aide à domicile, de soins et la perte d‘autonomie sont autant de critères différents et déterminants.

Tant que le domicile permet de répondre aux besoins, il nous semble préférable de le privilégier. Si cela semble simple dans les premières années de retraite jusqu’aux premiers signes de perte d’autonomie, il en va tout autrement avec le grand vieillissement.

Parmi les 17 millions de retraités en France, la catégorie des 75/85 ans représente plus de 4,3 millions de personnes et est amenée à doubler dans les prochaines années du fait du papy-boom.

Il est évident que les Résidences Senior Services ou les Ehpad ne peuvent être la solution unique à ce phénomène démographique inéluctable, d’autant que les aînés ne les privilégient aucunement

Le maintien à domicile s’impose donc comme la meilleure solution. Le virage domiciliaire voulu par les pouvoirs publics rencontre donc l’ADN de Virage Viager.

De fait, il convient d’amener les services, les soins, voire l’hôpital « au domicile », autant que faire se peut et pour cela il s’agit moins de maîtrise technique que de capacité de financement des besoins.

C’est pourquoi, à côté de la solidarité nationale et des contrats d’assurance perte d’autonomie, la solution de solvabilisation des aînés par la monétisation de leur patrimoine immobilier, au moins en partie, nous est apparue essentielle depuis 10 ans chez Vitalimmo avec le Viager Mutualisé®.