IPP : le virage domiciliaire des politiques du grand âge est-il possible dans les conditions actuelles ?

Vieillir à domicile : disparités territoriales, enjeux et perspectives.Rapport IPP n°41, 16 mars 2023.

Présentation du rapport par l’IPP :

« Les politiques publiques de l’autonomie privilégient de plus en plus le maintien à domicile pour les personnes âgées. C’est ce qu’on appelle le virage domiciliaire, par analogie avec le virage ambulatoire entamé par l’hôpital, et par opposition avec l’institutionnalisation qui repose sur l’accueil en établissement. Le scandale Orpéa a renforcé ces derniers mois les interrogations sur le modèle économique et le fonctionnement quotidien des Ehpad, et mis à nouveau en évidence la préférence des individus eux-mêmes pour le maintien à domicile.

Mais quelles sont les implications de ce virage domiciliaire alors même que les premières générations du babyboom arrivent aux âges où la perte d’autonomie est plus fréquente ?

Le pôle santé et autonomie de l’IPP détaille ces implications dans son rapport intitulé « vieillir à domicile : disparités territoriales, enjeux et perspectives », rendu public ce jeudi 16 mars 2023.

Cette publication est le résultat d’un projet de recherche de 3 ans mené par le pôle santé- autonomie de l’IPP avec le soutien de la Caisse Nationale de Solidarité pour l’Autonomie (CNSA). »

Extrait de la synthèse du rapport à propos des proches aidants :

« Les résultats interrogent les conditions de possibilité du virage domiciliaire (…) en montrant (…) que l’aide informelle n’est ni inépuisable, ni évidente. De nombreux facteurs influencent le fait d’aider ou non un proche en perte d’autonomie et le type d’aide apportée, notamment le genre des aidants potentiels. Les projections du nombre de personnes âgées en perte d’autonomie et d’aidants potentiels montrent que cette ressource pourrait venir à manquer dans les années 2030, notamment pour les hommes âgés qui seraient de plus en plus nombreux à n’avoir ni conjointe ni enfant. Les personnes âgées en perte d’autonomie de demain pourront donc moins compter sur leurs proches pour les aider, ce qui compliquerait une éventuelle prise en charge à domicile. Le virage domiciliaire devra nécessairement s’accompagner d’une politique de soutien aux aidants familiaux et d’une réflexion sur leur rôle. »