Evénement OCIRP / JNA – Salariés aidants : l’émission du 6 octobre en vidéo
Retrouvez les replays des deux tables rondes OCIRP organisées à l’occasion de la journée nationale des aidants : Salariés aidants : quelles réalités, quelles solutions ?
En partenariat avec l’ANDRH, La Compagnie des aidants, l’ORSE – Observatoire de la responsabilité sociétale des entreprises. Avec le soutien de Radio France
Le replay :
Table ronde 1 : Salariés aidants, quelles réalités ?
Florence ALBISSON, proche aidante
« Au début, je n’osais pas en parler. Je ne savais pas ce qu’était une proche aidante. Puis j’ai informé mes collègues et ma hiérarchie de ma situation d’aidante, et l’établissement hospitalier où je travaillais a fait preuve de bienveillance. »
« Il faut changer le regard sur les salariés aidants, sensibiliser et informer. »
Francis COLAS, proche aidant
« J’ai dû démissionner, et j’ai effectué une reconversion en sophrologie. Je garde une certaine colère, car je n’ai pas été informé des dispositifs existants, et être proche aidant est un combat administratif, médical et quotidien. »
« Il faut mettre en place une information systématique en cas de vulnérabilité et soutenir la créativité des proches aidants, leurs initiatives. »
Maëlle PEYROT, proche aidante
« Je suis une jeune aidante de 23 ans, et ma situation est souvent mal comprise. Je n’ai pas trouvé d’équilibre entre mon rôle d’aidante et mon emploi salarié. Personne ne vient nous indiquer les interlocuteurs et les solutions. »
« J’ai avant tout besoin d’écoute, d’empathie et de flexibilité dans l’organisation de mon travail. »
Maria OUAZZANI, La Compagnie des aidants
« Être salarié aidant, c’est une rupture dans le parcours professionnel, que l’on se reconnaisse aidant et qu’on en informe son employeur ou non. Isolement, épuisement, le risque de désinsertion professionnelle est réel. »
« Les entreprises prennent conscience de cette vulnérabilité et doivent développer un terrain favorable à l’accueil des salariés aidants, via la QVCT et la RSE notamment. Il est aussi important de valoriser la richesse de l’expérience des aidants, dans une approche positive. »
Lydie RECORBET, Chargée de mission, ORSE
« Nous serons tous aidants au cours de notre vie et de notre carrière professionnelle, probablement de plusieurs personnes. Compte tenu du choc démographique, c’est un enjeu pour les entreprises en termes d’organisation du travail, de RSE, de QVCT, de conciliation des temps de vie, d’égalité femmes/hommes et de non-discrimination. »
« Les entreprises ne partent pas de rien, les dispositifs existants doivent être élargis aux aidants. La sensibilisation régulière est essentielle. Les entreprises sont attendues sur leurs impacts sociaux. »
Magali MONSAVOIR, VIAVOICE
« La conciliation vie privée/ vie professionnelle du salarié aidant dépend du niveau de prise en charge de l’aidé (aides professionnelles) et du niveau de maturité de son entreprise. Mais même dans les situations favorables, le salarié aidant reste le mur porteur de l’aide et doit assumer une charge de travail identique. »
« La centralisation de l’information et la déclinaison personnalisée des droits est essentielle. Il est également utile que les salariés aidants se fassent accompagner par une association. »
Table ronde 2 : Salariés aidants, quelles solutions ? *
Marine-Anne MONTCHAMP, Directrice générale de l’OCIRP
« Agir pour les salariés aidants, c’est s’engager pour l’autonomie, celle de l’aidant et celle de l’aidé. »
« L’accès des salariés aidants à l’information est essentiel, mais l’information ne suffit pas: nous devons construire des solutions totalement personnalisées en allant jusqu’à l’agencement des solutions. L’Union OCIRP y travaille. »
« Aux côtés de l’État, le rôle de la protection sociale complémentaire est à développer sur le sujet d’intérêt général des aidants. »
Nathalie CHUSSEAU, économiste
« Ce qui coûte cher aux entreprises, c’est de ne rien faire pour les salariés aidants. »
« L’aidance occasionne aujourd’hui des coûts cachés pour les entreprises, liés à l’absentéisme, au présentéisme, aux impacts sur l’organisation du travail que l’on peut chiffrer entre 26 et 31 milliards d’euros au niveau macro-économique et à + de 10 % de la masse salariale pour une entreprise de 100 salariés. »
Laurence BRETON-KUENY, Vice-Présidente de l’ANDRH, DRH du Groupe AFNOR
« Les entreprises ont une contribution à apporter même si elles ne peuvent pas tout faire. La négociation collective et la prévoyance doivent jouer leur rôle. »
« Il faut travailler sur une terminologie plus précise s’agissant des salariés aidants. C’est un sujet lié à la QVT, à la santé physique et mentale, une question d’intérêt général qui donne lieu à de nombreuses politiques RH d’accompagnement. Le rôle de la médecine du travail et des assistantes sociales est très important. »
Julien PAYNOT, Directeur général d’HANDEO
« Une organisation qui ne met pas en place une offre de services pour ses salariés aidants va se mettre en difficulté. »
« Le label Cap Handeo « Entreprise engagée salariés aidants », initié avec KLESIA, en partenariat avec l’AGIRC-ARRCO, repose sur 3 piliers : des outils anonymes pour repérer les salariés aidants de façon non intrusive ; instaurer une relation de confiance entre les salariés aidants et leur n+1 ; des actions adaptées pour les salariés aidants : engagements de la direction, mise à disposition de ressources d’information, accès au répit. »
Frédéric BERNARD, Directeur de l’Action sociale, KLESIA
« Il est indispensable de sensibiliser et d’accompagner les TPE et PME sur la question des salariés aidants. »
« L’action sociale de KLESIA, avec le soutien de l’AGIRC-ARRCO, propose, aux entreprises et à leurs salariés aidants, le KIT AIDE, solution digitale ciblée qui s’adresse aux salariés aidants, aux managers, aux RH, aux collègues ; des dispositifs d’aide personnalisés ; des actions de sensibilisation et d’accompagnement ; le site Ma Boussole Aidants qui, à partir d’un questionnaire, oriente tous les aidants vers les interlocuteurs situés dans leur zone géographique et propose un simulateur d’aides. »
« Les branches professionnelles doivent s’engager sur le terrain des salariés aidants. »