L’OCIRP a présenté le 3 octobre à la Maison de la Radio et de la Musique les résultats du 4ème Observatoire OCIRP Salariés aidants, réalisé avec Viavoice.
Tour d’horizon non exhaustif de la presse sur le sujet.
France Info
Chronique « France Info Seniors » du 6 octobre 2024
Frédérique Marié
Journée nationale des aidants : une prise de conscience des entreprises et des syndicats pour les salariés aidants
Aujourd’hui dimanche 6 octobre, c’est la 15e journée nationale des aidants. Quelles avancées dans une France qui compte de 8 à 11 millions de proches aidants, dont 61% sont en activité professionnelle ?
L’âge moyen des aidants en France est de 42 ans et l’âge moyen d’entrée dans l’aidance est de 33 ans.
L’observatoire OCIRP proches aidants (Organisme commun des institutions de rente et de prévoyance), vient de publier son 4e rapport, basé sur les témoignages de salariés. Marie-Anne Montchamp, directrice générale de l’OCIRP analyse les avancées et les retards du statut d’aidants en entreprise, dans le privé comme dans le public.
Selon elle, notre système de protection sociale, est calibré de telle sorte que sans les aidants, ça ne passe pas. Ça signifie que la réponse à domicile, c’est que les aidants restent de façon persistante une solution « bouche-trou ».
« Ce qui ne bouge pas, c’est la persistance de la question des aidants, dans notre système de protection sociale, confronté au vieillissement de la population et aux personnes qui sont en situation de handicap. »
Marie-Anne Montchamp, directrice générale de l’OCIRP à franceinfo
Une question politique
Cette persistance de la question des aidants dans notre système de protection sociale ne fait que s’accroître parce que la population française vieillit. L’effet d’une démographie où les aidants vieillissent, est une question d’une brûlante actualité. C’est une question politique. »
Selon les derniers rapports et études, l’âge moyen des salariés aidant est de 42 ans, et celui de leur première entrée dans l’aidance est de 33 ans. Beaucoup d’entre eux estiment que leur situation d’aidants les a empêchés de profiter de leur jeunesse et/ou les met en difficulté au niveau professionnel. Seulement 29% des salariés aidants informent leur employeur de leur situation.
« Ce sujet a émergé dans l’espace public »
Le décideur public s’en est saisi et a accordé le principe d’un congé permettant aux aidants de libérer du temps, pour pouvoir aider leurs proches, souligne la directrice générale de l’ORCIP, à condition qu’ils ne perdent pas leur contrat de travail.
« Les entreprises ont compris l’enjeu. Elles ont appris à entendre les signaux faibles des personnes qui sont confrontées à deux vies. »
Marie-Anne Montchamp à france info
Les partenaires sociaux ont aussi découvert que c’était un sujet qui pouvait être un objet de négociation sociale.
Sur le site de L’observatoire OCIRP proches aidants(Nouvelle fenêtre)(Organisme Commun des Institutions de Rente et de Prévoyance) vous trouverez son quatrième rapport sur les aidants d’entreprises.
De plus, jusqu’au 20 octobre une campagne de grande ampleur est menée par le Service public de l’autonomie et le ministère des Solidarités pour faire sortir de l’ombre la réalité des aidants au plus grand nombre.
France Info
Chronique « C’est mon boulot » du 29 septembre 2024
Sarah Lemoine
Cinq millions de salariés en France aident un proche malade ou handicapé. Les entreprises sont-elles prêtes à favoriser leur équilibre entre vie pro et perso ?
« Les entreprises qui maintiennent le salaire à 100% pour les salariés aidants sont très rares », souligne Jean-Manuel Kupiec de l’Ocirp.
Près de 5 millions de salariés aident régulièrement un proche malade, en situation de handicap ou de perte d’autonomie. D’ici 2030, ce nombre va encore progresser en raison du vieillissement de la société. Les précisions de Sarah Lemoine.
franceinfo : Comment les organisations syndicales et patronales abordent-elles le sujet ?
Sarah Lemoine : Le sujet reste épineux d’après une étude de l’OCIRP(Nouvelle fenêtre) qui sera dévoilée jeudi 3 octobre, un peu avant la 15e journée nationale des aidants(Nouvelle fenêtre). L’organisme commun des institutions de rente et de prévoyance a interrogé 75 représentants d’organisations patronales et syndicales, sur la façon dont les entreprises pourraient mieux accompagner les aidants familiaux.
Parmi les points positifs, la quasi-totalité d’entre eux pensent que la négociation collective est un outil efficace pour protéger les salariés aidants, même si dans les faits, très peu d’accords ont été signés ces dernières années. Une vingtaine dans les entreprises, et moins d’une dizaine au niveau des branches professionnelles selon l’OCIRP.
Les partenaires sociaux sont-ils d’accord sur le contenu des négociations ?
Certaines mesures font l’objet d’un large consensus. Celles, par exemple, qui permettent de mieux identifier les salariés aidants, alors que 30% d’entre eux ressentent des difficultés professionnelles, et que la moitié d’entre eux cachent leur situation, de peur d’être pénalisé professionnellement.
Parmi les solutions, la mise en place d’un salarié référent, capable d’orienter et de faciliter les contacts avec la hiérarchie, tout en respectant la confidentialité est jugée efficace. Labelliser les entreprises qui identifient et accompagnent leur salarié est également plébiscité.
Enfin, tout le monde est d’accord pour mieux diffuser la culture de l’aidance, en formant notamment les managers qui, d’après l’étude, portent un regard assez dur sur les salariés aidants.
Qu’en est-il de l’aménagement du travail et des congés rémunérés ?
Là, il y a divergence entre les organisations patronales et syndicales. Dans le cadre d’un accord collectif, la priorité des patrons, c’est d’aménager l’organisation et les horaires de travail du salarié aidant. Alors que les représentants syndicaux souhaitent d’abord des jours de congés supplémentaires et des solutions de répit.
Les deux parties sont d’accord pour dire que le télétravail est une solution importante, mais pas suffisante. En complément, 74% des représentants patronaux jugent efficace la baisse temporaire de la charge de travail, donc un passage à temps partiel. Mais à condition de ne pas mettre la main à la poche.
Les entreprises qui maintiennent le salaire à 100% sont très rares, souligne Jean-Manuel Kupiec de l’Ocirp. C’est pourtant ce qu’elles devraient faire, pour éviter des arrêts maladies ou des situations de présentéisme, qui au bout du compte, coûtent bien plus cher.
La Croix
3 octobre 2024
Jeanne Ferney
Le Monde
La chronique d’Anne Rodier du 3 octobre 2024 :
Oublier les salariés aidants coûte cher
https://www.lemonde.fr/article-offert/sacsjigahfak-6342183/oublier-les-salaries-aidants-coute-cher?random=129877343
D’ici à 2030, un salarié sur quatre devra jongler entre les rendez-vous médicaux, les tracasseries administratives pour un proche et son travail. Pour les entreprises c’est une bombe à retardement, explique dans sa chronique la journaliste du « Monde » Anne Rodier.
Quelle entreprise peut négliger sans risque un quart de ses salariés ? A priori aucune. La question des « salariés aidants » est donc prioritaire. Pas seulement le 6 octobre pour leur journée nationale qui rappelle l’instauration en octobre 2020 du premier congé de proche aidant rémunéré, mais parce que d’ici à 2030 ils représenteront 25 % des actifs, selon l’étude 2024 de l’Organisme commun des institutions de rente et de prévoyance (Ocirp) publiée jeudi 3 octobre. Un salarié sur quatre qui devra alors jongler entre les rendez-vous médicaux et les tracasseries administratives pour un proche, et son travail.
Pour les entreprises, c’est une bombe à retardement. Elles ont déjà une vague idée du coût de l’absentéisme, mais il existe aussi les coûts liés à la baisse de productivité des salariés aidants qui sont là sans être là, qui perdent en efficacité à cause de la fatigue et de la charge mentale, mais ne se déclarent pas.
L’économiste Nathalie Chusseau, chercheuse associée à la chaire Transitions démographiques, transitions économiques (TDTE), professeure à l’université de Lille, estime que « l’ensemble des coûts cachés pour les entreprises [du secteur privé] – coûts directs : principalement absentéisme, et coûts indirects : présentéisme – s’élèvent à 24 milliards d’euros par an, fourchette basse, et 31 milliards d’euros par an, fourchette haute ». A l’échelle d’une seule entreprise de cent salariés, elle évalue les coûts cachés « à plus de 10 % de la masse salariale ».
Un frein à l’évolution professionnelle
Or l’augmentation du nombre de salariés qui gèrent simultanément leurs parents ou enfants en perte d’autonomie et leur vie professionnelle se poursuit : l’âge moyen d’entrée dans l’aidance baisse d’année en année. De 39 ans en 2021, il est passé à 33 ans en 2024. Le coût pour les entreprises va donc s’envoler, à moins de changer d’approche en se penchant d’abord sur la question de l’identification des salariés aidants puis sur la nature des aides.
63 % des aidants interrogés par l’Ocirp disent ne pas avoir informé leur employeur de leur situation. Et pour cause :65 % des DRH reconnaissent que c’est un frein à l’évolution professionnelle. « Quand le salarié redoute une discrimination à l’emploi ou d’être écarté des augmentations salariales ou d’une évolution professionnelle, il ne se déclare pas. L’employeur n’a alors pas d’autre moyen d’identifier les aidants que l’observation », explique Marie-Anne Montchamp, la directrice générale de l’Ocirp.
La Poste, qui est le premier employeur d’aidants en France, avec 5 200 salariés aidants en 2023, a en partie résolu le problème par un gros travail de communication et par la mise en place d’un guichet des aidants : « La crainte d’être stigmatisé est amoindrie, car ça ne passe pas par le manageur », explique Aline Guerard, déléguée CFDT La Poste et signataire avec toutes les organisations syndicales du dernier accord qui a introduit, entre autres, de nouvelles autorisations spéciales d’absence.
A 25 % de l’effectif concerné, les entreprises ne peuvent plus ne rien faire. Elles le savent : 79 % des DRH interrogés par l’Ocirp pensent qu’il coûte moins cher d’agir pour les aidants que de ne rien faire. Celles qui s’y attellent proposent du télétravail, un soutien financier – la Macif a récemment décidé d’attribuer une aide de 1 200 euros par an –, des dons de jours pour prolonger le congé aidant. Mais Marie-Anne Montchamp insiste : « Le congé ne peut pas être l’unique solution, d’autant qu’il comporte un risque de désinsertion professionnelle. Il faut une aide matérielle d’accompagnement, pour que le proche ait une alternative à l’absence. »
Ouest France
7 octobre 2024
Carine Janin
Les salariés aidants, des situations fréquentes et pourtant méconnues
Un salarié sur cinq est aussi un aidant. Mais peu se reconnaissent comme tels, révèle une étude publiée à l’occasion de la Journée nationale des aidants, samedi 6 octobre. Et la plupart préfèrent ne pas informer leur employeur de leur situation.
61 % des près de dix millions d’aidants en France sont salariés.
La France compte 9,3 millions d’aidants et surtout d’aidantes (56 % de femmes), selon une étude de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) publiée l’an dernier. Parmi eux, 61 % sont salariés, selon France travail. En plus de leur travail, ils et elles apportent régulièrement une aide à un proche en situation de handicap ou de perte d’autonomie, en accompagnant leurs activités du quotidien, en leur apportant un soutien moral (plus souvent des femmes) ou financier (plus souvent des hommes).
Un salarié sur cinq
Cela représente un salarié sur cinq, soit entre 4,4 et 5 millions de personnes. Et ce sera un salarié sur quatre en 2030, en raison du vieillissement de la population, de l’allongement de la durée de vie ou de l’augmentation de la fréquence des maladies chroniques.
Pourtant, nombre de salariés ne se reconnaissent pas dans ce statut : 47 % ne s’identifient pas comme aidant, révèle une enquête Viavoice pour l’Ocirp (Union d’institutions de prévoyance à but non lucratif) menée auprès de plus de 1 000 salariés (1).
42 ans en moyenne
Quel est le profit de ces salariés aidants ? Ils ont en moyenne 42 ans et commencé l’aidance à 33 ans. Et ils consacrent en moyenne 8,6 heures de leur temps chaque semaine à aider leur proche.
56 % estiment que le soutien qu’ils apportent a un impact sur leur charge mentale. 30 % se sentent aussi mis en difficulté dans leur vie professionnelle (et particulièrement quand ils sont seuls, managers, parents d’enfants en bas âge etc.)
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Et seulement 29 % des salariés aidants interrogés ont informé leur employeur de leur situation. Pour l’Orcip, « cette réticence est liée à la fois au sentiment que l’aidance relève de la vie privée et à la crainte de freins dans la carrière ». 44 % des salariés aidants ont peur de perdre leur travail, rapporte aussi France Travail.
Des solutions
L’Orcip incite les entreprises, partenaires sociaux, branches professionnelles et la protection sociale à prendre le taureau par les cornes. Aménagement du temps de travail, aides financières, apport de services, d’informations, mise en place d’un « référent aidant » … Des solutions existent. Notamment ce label « salariés aidants » décerné aux entreprises mobilisées sur le sujet. Et les salariés sont demandeurs.
« Chaque individu sera aidant au moins une fois au cours de sa carrière, du fait du vieillissement de la population et des aléas de la vie », rapporte de son côté l’économiste et professeur à l’université de Lille, Nathalie Chusseau, sur le site de France Travail. S’ils peuvent représenter un « coût » pour l’entreprise (en raison de l’absentéisme, notamment), ces salariés aidants sont aussi « des ressources humaines précieuses », insiste-t-elle, en raison des compétences spécifiques qu’ils ont pu développer.
(1) Enquête réalisée en mai, juin et juillet 2024 auprès de différents échantillons de personnes. Notamment 3 384 salariés du privé dont ont été extraits 1 001 salariés en situation d’aidance. Et 1 804 agents du secteur public dont ont été extraits 617 salariés en situation d’aidance.
Parmi les articles en ligne
L’Assurance en mouvement
Fil Social
Miroir Social
https://www.miroirsocial.com/participatif/salaries-aidants-quelles-reponses
SilverEco