Agence MCA : prévention, soutien aux aidants en 2022

L’agence des médecines complémentaires adaptées (A-MCA) a publié son rapport d’activité 2022, qui met notamment en lumière ses actions dans les domaines de la prévention et du soutien aux aidants.

PREVENTION

« Bien-grandir, bien-vivre, bien-vieillir ». L’Agence des Médecines Complémentaires Adaptées a organisé en novembre 2022 les rencontres de la prévention à l’Assemblée nationale, sous le haut patronage de Madame la Députée Annie VIDAL.

La prévention a été élevée au rang de priorité gouvernementale, jusque dans l’intitulé du nouveau ministère de la Santé et de la prévention. Les débats initiés autour des questions de santé, de culture

de la prévention et de complémentarité entre les soins ont pris une place encore plus importante depuis la crise de la covid. C’est dans ce cadre que l’A-MCA a souhaité porter les premières rencontres de la prévention. Dans un moment où les Français recherchent une meilleure qualité de vie, l’enjeu est de pouvoir réfléchir collectivement aux leviers permettant d’introduire une véritable culture de la prévention en santé, de pouvoir s’intéresser à la prévention de manière transverse en abordant différents contextes (écoles, entreprise, habitat) et différents publics (jeunes, adultes, personnes âgées).

Des questions fondamentales

Bien manger, bien bouger, s’imprégner de modes de vie sains : qu’est-ce que véritablement la prévention en santé ? En quoi les pratiques de prévention (sport, activité physique adaptée, diététique, relaxation, etc.) peuvent-elles contribuer au bien-être et à la santé durable ? Comment se saisir de la prévention à tous les âges de la vie ? De quelles façons introduire concrètement la prévention dans tous les contextes et dans toutes les situations ?

Ces questions fondamentales sont le point de départ de cette rencontre. Malgré l’intérêt des Français, la prévention n’est pas aisée à introduire dans la société, en atteste la multiplication de problématiques de santé potentiellement évitables avec une culture de la prévention : hausse des maladies chroniques, épuisement professionnel, obésité, chutes de personnes âgées à domicile, etc.

Par ailleurs, la prévention n’est pas toujours accessible à tous : les pratiques de prévention telles que la diététique, les activités sportives ou les pratiques pour le bien-être (ex. relaxation, sophrologie, réflexologie, etc.) sont coûteuses là où de nombreux Français ne parviennent pas forcément à bénéficier de soins médicaux essentiels.

De plus, l’essor de mouvements douteux (anti-médecine, anti-médicaments…) et charlatans en santé (pseudo-praticiens en tout genre …) renforcent la confusion auprès des citoyens désireux de s’orienter de façon adaptée et sécurisée vers des pratiques en faveur de leur bien-être. À ce titre, les polémiques médiatiques à répétition autour des « plateformes bien-être » montrent combien il devient urgent de répondre à la demande d’un accès adapté et sécurisé aux pratiques de prévention et complémentaires.

Des regards croisés pour répondre à une ambition de société

Cette rencontre est pensée comme ambition, non seulement de santé publique, mais plus largement de la société dans son ensemble. De fait, les débats ont vocation à permettre des regards croisés d’acteurs impliqués (décideurs, médecins, acteurs mutualistes, dirigeants d’entreprises, directeurs d’établissements de santé, professionnels de terrain, etc.) dans une dynamique porteuse de sens au service de la population. Cette rencontre est l’occasion d’échanger avec des acteurs impliqués dans la prévention en santé mais également de rassembler à la fois la société civile, les acteurs de terrain et les décideurs dans une approche vertueuse ouverte au débat et au monde des idées.

Proposées dans un format « hybride », elle est ouverte à tous, en distanciel (citoyens, public informé, professionnels, patients, etc.) et réservées aux invités en présentiel (intervenants, experts, institutionnels, journalistes, etc.). Elles doivent ainsi permettre à tous ceux qui le souhaitent, de s’informer et de s’exprimer sur les évolutions et les innovations en matière de prévention.

Enfin, et pour accompagner cet évènement majeur, l’A-MCA lance un appel à signatures inédit qui se veut être un appel vertueux visant à rassembler la société dans son ensemble (habitants, patients, professionnels, élus, décideurs, etc.) en faveur d’un accès aux pratiques de prévention. Tout citoyen peut ainsi soutenir de façon symbolique, l’importance d’une culture de la prévention en signant cet appel.

BIEN-ÊTRE DES AIDANTS : L’A-MCA PORTE UNE ÉTUDE SCIENTIFIQUE SUR LA SOPHROLOGIE

L’A-MCA mène une étude scientifique sur trois années visant à mesurer les effets de la sophrologie auprès des aidants. Une façon de répondre à des enjeux à la fois scientifiques et sociétaux. 

Le point de départ ? Un rapport publié par l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), effectuant un état des lieux sur l’efficacité et la sécurité de la sophrologie. « L’Inserm a mené une revue systématique et a identifié les études scientifiques sur la sophrologie, explique Marion VERGONJEANNE, épidémiologiste, chargée de projets post-doctorante au sein de l’A-MCA. Dans ses conclusions, l’Inserm retient qu’il existe peu d’études sur le sujet, et que les résultats ne permettent pas de conclure de l’efficacité de la pratique, d’autant plus qu’elles présentent des faiblesses méthodologiques. » « Pourtant, les MCA ont besoin d’études rigoureuses, notamment la sophrologie, soutient Véronique SUISSA. Cette pratique est de plus en plus déployée par des associations, des établissements, des structures de prise en charge des publics fragiles. Si elle détient une assise avec des formations reconnues (diplômes universitaires, titres inscrits au Répertoire national des certifications professionnelles), elle manque toutefois d’évaluation. »

Première étude scientifique interventionnelle auprès des aidants

En parallèle, « la société fait ressortir le besoin criant de soutien des aidants, parfois fragilisés et se retrouvant dans des situations de santé très lourdes », rappelle Véronique SUISSA. Parfois « grands oubliés », ils ont pourtant un vrai besoin d’attention et d’accompagnement à leur qualité de vie. L’A-MCA a donc décidé de porter la première étude scientifique interventionnelle, afin de mesurer l’efficacité de la pratique dans le cadre d’une méthode mixte (quantitative et qualitative).

L’étude se veut robuste. « Nous travaillons  avec différents chercheurs et experts scientifiques pour délimiter les enjeux et la démarche de recherche » indique Véronique SUISSA. En outre, cette étude portée par l’A-MCA sera mise en œuvre avec différents acteurs et partenaires de recherche.  « Au-delà de nos chercheurs épidémiologistes, M. VERGONJEANNE, et N. LEMEUNIER, des éminents Universitaires issus de différents laboratoires de recherche (Professeurs en médecine, Professeurs en psychologie, épidémiologistes…) sont impliqués dans l’étude permettant de lui apporter à la fois une rigueur scientifique et une dimension transversale.  Nous sommes honorés de bénéficier de l’expertise pointue de grands noms de la recherche tels que le Pr A. BIOY (Université Paris VIII), le Pr C-M. KRUMM  (EPP – Ecole de Psychologues Praticiens), le Pr Émérite A. BLANCHET (EPP), le Pr G. BERRUT (Université de Nantes) », ajoute Véronique SUISSA.

« Dans le même temps, nous travaillons sur l’approche terrain en lien avec la pratique de sophrologie », ajoute-t-elle. L’ A-MCA a décidé de solliciter Catherine ALIOTTA, présidente de la Chambre syndicale de la sophrologie depuis 2011, en tant que référente terrain, de manière à accompagner les dimensions de terrain associées à l’étude. Plus exactement, elle pilotera un groupe représentant les sophrologues et chargé de modéliser le contenu des séances selon le cahier des charges scientifiques. Ce groupe sera impliqué dans la sélection des praticiens à partir de critères définis par le protocole de recherche. Catherine ALIOTTA supervisera également les praticiens, en lien avec les chercheurs, pour s’assurer de l’homogénéité des séances tout au long de la phase de mise en œuvre. « Les dimensions de terrain sont fondamentales pour s’assurer de la qualité de la démarche et réduire les biais liés à l’étude, souligne Véronique SUISSA. Le terrain a besoin de la recherche tout comme la recherche ne peut faire sans le terrain. »

Une étude inédite, solide et utile

L’étude est inédite en France en ce sens qu’aucune recherche ne s’est attachée à évaluer la sophrologie auprès d’aidants. Plus largement, la sophrologie manque d’études et celles qui existent comportent de nombreux biais méthodologiques rapportés par l’Inserm. Faire avancer la recherche est un enjeu pour l’A-MCA qui soutient l’importance du triptyque « Évaluation – Formation – Intégration ». Le niveau d’assise des pratiques varie d’une pratique à l’autre. Certaines ont montré leur efficacité sur certains symptômes (ex. réduction de la douleur par l’hypnose) mais ne bénéficient pas de normes de formation. À l’inverse, des pratiques détiennent des normes de formation (ex. Titre RNCP et norme AFNOR pour la sophrologie) mais n’ont pas d’assise scientifique. Pour avancer, il faut soutenir la recherche dans le domaine et c’est tout l’enjeu de cette étude. 

L’enjeu est de construire une étude solide afin d’aboutir à des résultats et des conclusions exploitables, même si d’autres recherches devront, à terme, être menées. « Le nombre de participants devra, par exemple, être suffisant, complète Marion VERGONJEANNE. De même qu’il faudra au maximum limiter les biais, afin de mener à bien une étude interventionnelle avec un niveau de preuves suffisamment important. »

Enfin, la notion d’utilité est ce qui anime cette étude. Il n’est plus à prouver la souffrance des aidants et l’importance de prendre soin de ceux qui prennent soin de leurs proches. Les aidants est une population qui n’a pas été choisie au hasard. Les pratiques sont souvent étudiées auprès de patients mais plus rarement auprès de ceux qui les accompagnent. Si cette étude représente un pas scientifique important dans le domaine des MCA, elle sera avant tout le moyen de répondre à des enjeux sociétaux en termes de prise en considération du bien-être et de la qualité de vie des aidants et plus largement des personnes souhaitant s’orienter vers la sophrologie.

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Agence des Médécines Complémentaires Adaptées (A-MCA)

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