Le vieillissement de la population française va se poursuivre durant au moins deux décennies. Avec quel impact sur les finances sociales ? France Stratégie utilise ici une méthode originale reposant sur les comptes de transferts nationaux et les projections démographiques de l’Insee. Quelles seraient aujourd’hui nos dépenses et recettes de protection sociale si la structure par âge de la population était celle de la France du futur ? Celle de la France du passé ? Enfin celle de nos voisins aujourd’hui ou demain ?

En raisonnant à niveau inchangé de prestations et contributions par tête à chaque âge, France Stratégie montre que si la pyramide des âges avait été en 2019 celle attendue pour 2040, les dépenses de protection sociale auraient été supérieures de 100 milliards d’euros à leur valeur observée ; et les recettes inférieures de 20 milliards. Ces deux montants ne sont ni des projections – on reste en 2019 – ni des prévisions, mais ils permettent de mesurer la pression que va exercer le vieillissement sur les finances sociales. L’ampleur de cette pression peut effrayer, mais elle est du même ordre de grandeur que celle subie ces vingt dernières années. Pour l’instant, la protection sociale a su s’adapter. Les réformes mises en œuvre depuis trente ans ont permis d’absorber ce choc, en jouant à la fois sur les recettes (avec notamment la création de la CSG) et sur les dépenses (principalement via les réformes des retraites).

Finalement, la pression induite par le vieillissement de la population devrait être moins violente en France que chez nombre de nos voisins. Notre pays s’y est en partie préparé. Les réformes décidées dans le passé en matière de retraite vont conduire à des départs plus tardifs, et à un recul du niveau de vie relatif des retraités, aujourd’hui supérieur à celui de l’ensemble de la population. Elles devraient permettre d’absorber au moins les trois quarts de l’impact total du vieillissement sur nos comptes sociaux. Mais notre système de protection sociale devra encore s’adapter au choc à venir, qu’il s’agisse de combler le besoin de financement restant (entre 0,6 et 1,4 point de PIB en 2040), ou de financer des besoins nouveaux.

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