« Refuser l’accès au bilinguisme (et à une partie de l’identité d’un enfant) peut avoir des effets néfastes pour les enfants ».

Comprendre l’impact du bilinguisme chez les enfants avec un trouble du spectre de l’autisme : des ressources à destination des enfants, des familles et des professionnels. C’est le titre de la recherche appliquée portée par l’Université d’Édimbourg, en partenariat avec l’Université de Glasgow, Autisme Europe et Bilingualism Matters.

Selon les estimations, au moins la moitié de la population mondiale est bilingue.

Bien que tous les enfants devraient avoir accès à l’apprentissage des langues (et aux opportunités qui en découlent), ce n’est actuellement pas le cas pour tous les enfants autistes. Des études ont montré que les enfants vivant dans un environnement bilingue bénéficient des liens familiaux et culturels étroits que leur procure leur langue commune, et que ces avantages peuvent être associés à un bien-être social et émotionnel et à une meilleure inclusion.

Malgré la multitude de bénéfices que peut apporter un environnement bilingue, les professionnels restent préoccupés par les effets potentiellement néfastes du bilinguisme et déconseillent généralement aux parents d’enfants avec un TSA de choisir une éducation bilingue. Ces recommandations ne sont pas appuyées sur des preuves et cette recherche suggère que le fait de refuser l’accès au bilinguisme (et à une partie de l’identité d’un enfant) peut avoir des effets néfastes pour les enfants, notamment une diminution des opportunités de maintenir les liens familiaux et une intégration réduite à leurs pairs et à leur communauté.

L’objectif premier de cette recherche était de créer un outil d’entretien permettant aux chercheurs et aux intervenants de recueillir les points de vue des jeunes avec TSA bilingues au sujet de cette identité intersectionnelle. Ce protocole d’entretien a ensuite été utilisé pour recueillir les témoignages des jeunes avec TSA bilingues.

Il s’agit de la première étude visant à demander aux jeunes avec TSA eux-mêmes ce qu’ils pensent de leur identité, un élément crucial de la recherche qui a fait défaut jusqu’à présent.

Parmi les autres résultats et réalisations, on peut citer :

  • Des lignes directrices coproduites pour les familles qui ne savent pas si elles doivent élever leur enfant avec TSA dans les deux langues. Ces lignes directrices ont été traduites en 16 langues.
  • Des lignes directrices de deux pages coproduites pour les professionels afin d’apporter des renseignements sur l’autisme et le bilinguisme. Ces lignes directrices ont été approuvées par le Royal College of Speech and Language Therapists (Collège royal britannique des orthophonistes).
  • Une version animée des résultats de la recherche, adaptée aux enfants, comportant des dessins des participants à la recherche et co-conçue avec un groupe de jeunes chercheurs avec TSA bilingues.

Dans l’ensemble, ce projet a contribué à enrichir la base de données probantes pour les personnes autistes, les cliniciens et les praticiens, en fournissant des résultats qui montrent les avantages du bilinguisme et en promouvant l’accès à une identité linguistique et culturelle.

Toutes les connaissances et outils produits sont disponibles sur la page de la recherche sur le site de la FIRAH – Fondation Internationale pour la Recherche Appliquée sur le Handicap :

https://www.firah.org/fr/autisme-et-bilinguisme.html